Par RFI l
Au Mexique, le Parlement vient d’adopter une loi sur la sécurité intérieure très controversée, car elle offre un cadre légal à la présence de l’armée dans les rues pour lutter contre le crime organisé. Elle accorde également aux militaires des compétences plus larges pour intervenir en cas de menace à la sécurité intérieure du pays, au grand dam des organisations de défense des droits de l’homme, nationales et internationales, qui condamnent cette loi que le président Peña Nieto considère comme « une nécessité impérieuse pour le pays ».
Une militarisation du Mexique et un nombre croissant de violations des droits de l’homme. Tels sont les grands dangers que ses détracteurs voient dans cette loi de sécurité intérieure. En effet, elle va permettre à l’armée de continuer à assumer légalement des tâches de sécurité publique, généralement réservées à la police. Ce qui signifie le maintien, pour une durée indéterminée, des soldats dans les rues, où ils combattent les narcotrafiquants depuis onze ans déjà.
Les critiques portent aussi sur le fait que durant toutes ces années, le recours à l’armée n’a pas permis de faire diminuer la violence. Au contraire. Et qu’en plus, de nombreuses violations des droits de l’homme ont été commises par les militaires, auteurs de tortures, d’exécutions extrajudiciaires ou de disparitions forcées.
Cette loi prévoit également l’intervention de l’armée pour contrôler et neutraliser des actes de résistance. Une modalité qui inquiète les activistes, car elle pourrait permettre de réprimer par la force des manifestations sociales. Et cela, même si les législateurs ont finalement renoncé à considérer ces manifestations comme des menaces à la sécurité intérieure.
Source: http://www.rfi.fr/ameriques/20171215-mexique-adoption-une-loi-controversee-securite-interieure