Du 06 au 7 mars 2018 s’est tenue à Caracas une journée internationale de solidarité avec le Venezuela. Des délégués de mouvements sociaux, d’organisations de société civile, de partis politiques, intellectuels, artistes, religieux, autres, sont venus de tous les continents et régions du monde. Amérique latine : 116, Amérique du Nord : 48, Caraïbes : 33, Afrique : 19, Europe : 34 et Océanie.
De nombreux délégués ont pris la parole pour dénoncer la guerre totale et multiforme (économique, financière, médiatique, diplomatique et militaire) imposée par les Etats Unis d’Amérique et leurs alliés européens et sous-fifres de pays tiers au peuple du Venezuela et à son gouvernement légitime. Les dénonciations les plus fortes sont souvent venues des délégués venus des Etats-Unis, du Canada et d’Europe.
D’avril à juillet 2017, les attaques armées ont causé au Venezuela 120 morts, des milliers de blessés, la destruction de centaines de centres de santé, écoles, unités de transport et installations publiques.
Cependant, la mobilisation et la résistance des populations et du gouvernement vénézuélien a fini par faire échouer les tentatives violentes de changement de régime menées par les USA et les forces de la droite locale appuyée par celles d’autres pays d’Amérique Latine et d’Europe.
L’échec des agressions militaires par l’intermédiaire de groupes paramilitaires, la plupart étranger, a conduit à d’autres types d’action qui ressemblent fort au blocus total imposé à Cuba depuis de nombreuses décennies : blocus économiques, interdiction d’importations de denrées alimentaires de première nécessité et de médicaments, interdictions de transactions bancaires, attaques et spéculations sur la monnaie vénézuélienne, chutes des cours du pétrole, média mensonges et désinformations en tout genres. Tous les moyens même les plus amoraux ont été utilisés pour faire plier le pays, faisant des victimes innocentes parmi les populations.
Ce qui frappe avant tout en arrivant à Caracas, c’est le calme et la paix sociale face à cette hystérie qui se déchaine dans la presse occidentale. Ce qui est dépeint dans les media occidentaux est totalement différent des réalités de terrain. Le peuple vénézuélien est totalement mobilisé pour surmonter les difficultés qui lui sont imposées. La riposte populaire a conduit à la création de Comités Locaux d’Approvisionnement et de Production (CLAP) composés de 5 à 12 familles pour assurer la fourniture aux populations des denrées de première nécessité et relancer le système de production nationale en vue d’assurer la souveraineté alimentaire. La relance de la production agricole se fait par la redynamisation de l’agriculture familiale et des coopératives paysannes.
La prise de conscience est nette au niveau du peuple et des dirigeants vénézuéliens de la nécessité de sortir du modèle économique dominant et d’explorer des voies endogènes de développement en dehors du système mondial imposé par le néolibéralisme. Partout et dans tous les domaines sont instaurés des débats populaires où sont explorées des solutions alternatives. Citoyens, spécialistes, experts, universitaires et politiques y sont impliqués dans des échanges féconds. Les délégués étrangers conviés y ont largement participé. Des expériences menées dans d’autres pays et continents ont été analysées et mises à profit.
La mobilisation populaire au Venezuela a mis en échec le plan de déstabilisation programmé par les puissances étrangères. Au plus fort de la crise, des exigences d’élections anticipées avaient été formulées par la droite locale et ses soutiens internationaux.
Ainsi les élections pour la mise en place de l’Assemblée Constituante du 30 Juillet 2017 ont été remportées par le Grand Pôle Patriotique chaviste. L‘opposition avait prôné le boycott.
Elles ont été suivies par les élections régionales du 15 octobre 2017 qui ont vu également le triomphe des chavistes. Aussi, 4 des 5 gouverneurs élus de l’opposition de droite ont décidé de reconnaitre la Constituante dominée par les chavistes, isolant du coup Capriles, chef de file de l’opposition et tête de pont des USA, qui a perdu dans la foulée, son poste de gouverneur de l’Etat de Miranda. Le Poste de Gouverneur de l’Etat pétrolier stratégique de Zulia fut pris également à la droite par les chavistes.
Les élections municipales du 10 décembre 2017 ont vu, grâce à la mobilisation populaire, la large victoire du peuple vénézuélien. Ainsi le PSUV (Parti Socialiste Unifié du Venezuela) au pouvoir, a remporté 308 mairies sur 335. Seulement 25 furent gagnées par l’Opposition et 2 par les dissidents.
Ainsi les élections de juillet, d’octobre et de décembre 2017 ont toutes confirmé, les importantes victoires du chavisme. Le Conseil des Experts Electoraux d’Amérique Latine (CEELA) a rappelé que les partis de droite comme de gauche ont déclaré être satisfaits du déroulement des 9 audits préalables aux élections. « Ce processus d’audit est inédit et unique dans la région. Il permet que toutes les étapes du processus, tout ce qui est programmé et tout ce qui fait partie du processus soit contrôlé par des techniciens et par des membres des différents partis politiques délégués devant le Centre National Electoral. Aussi le CEELA avait déclaré le 11 décembre dans son rapport final que « le processus de vérification citoyenne s’est déroulé en toute normalité et avec succès. On a pu constater que le nombre de bulletins de votes en papier introduits dans les urnes et le nombre de votes électroniques enregistrés par les machines coïncident à 100% »
En 18 ans de pouvoir chaviste, le Venezuela a connu 24 élections, faisant dire à la Fondation Jimmy Carter des USA que le Venezuela possède l’un des meilleurs systèmes électoraux au monde.
La dernière séquence du processus électoral au Venezuela doit connaître son épilogue le 20 mai prochain avec les élections présidentielles.
Ayant perdu tout espoir de renverser le pouvoir légitime au Venezuela, les USA prônent le boycott et menacent de sanctionner les opposants qui ont décidé de participer au processus électoral. Ils déclarent ne pas reconnaitre à l’avance les résultats de la prochaine présidentielle, suivis en cela par certains gouvernements européens et d’Amérique Latine. Drôle de façon d’exercer leur leadership mondial en ‘démocratie’ !
Il est évident que le peuple vénézuélien ne veut plus rester une néo-colonie des Etats-Unis. La dynamique de fond dans le monde actuel est en faveur du processus de reconquête par les peuples de leur pleine et entière souveraineté.
Ce qui se passe au Venezuela nous concerne tous. Il s’agit d’un tournant important pour tous les peuples en quête d’indépendance et de mieux-être.
Aussi nous devrions nous considérer Tous comme Venezuela. Jusqu’à la victoire finale.
Hasta Siempre !
Pr Issa N’DIAYE
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