Samuel MONCADA ACOSTA

La recolonisation de Trump est l’exacte caractérisation de ce qui, progressivement, est devenu le plan d’invasion militaire des États-Unis au Venezuela. Un fait jamais vu dans notre histoire.

Il est fondamental de souligner que malgré les manœuvres faites de l’extérieur pour fabriquer une réalité inexistante au Venezuela, notre pays est aujourd’hui en pleine paix et tranquillité. Le gouvernement constitutionnel du Président Nicolás Maduro a aujourd’hui, comme toujours, le contrôle plein et effectif du territoire national. Les institutions de l’État vénézuélien fonctionnent tout à fait normalement, dans le cadre de notre Constitution.

C’est par une manipulation dangereuse que l’on peut penser que le Venezuela peut représenter une menace pour la paix et la sécurité régionale ou internationale, comme on a prétendu le faire croire avec la fausse information au Conseil de Sécurité des Nations Unies le 26 janvier dernier. Nous avons tous été témoins de ce qui est arrivé et des appels de la grande majorité de la communauté internationale de notre région en faveur du respect de la souveraineté et de l’autodétermination de notre peuple. La majorité de la région soutient notre intégrité territoriale et une solution pacifique sans ingérence étrangère et sans invasion militaire.

Trump impose son dictateur marionnette

La fabrication d’un dossier pour promouvoir et justifier la recolonisation du Venezuela en imposant un gouvernement marionnette dans notre pays est entrée dans sa dernière phase avec l’auto-proclamation d’un député comme prétendu président du Venezuela. Cette action, sans aucune base dans notre Constitution nationale, représente un attentat contre les institutions démocratiques de la République Bolivarienne du Venezuela et une usurpation, non seulement des pouvoirs constitutionnels du président Nicolás Maduro, qui a été réélu pour le mandant 2019-2025, mais aussi de la volonté du peuple vénézuélien qui, par suffrage universel, direct et secret, l’a élu librement aux élections du 20 mai 2018.

Il faut le dire clairement : le 23 janvier dernier a eu lieu au Venezuela un Coup d’État promu, organisé et financé par le gouvernement des États-Unis, avec l’appui d’un groupe minoritaire de pays de notre région et d’Europe, comme l’ont affirmé le 26 janvier dernier le Wall Street Journal, à la suite d’une enquête à laquelle des hauts fonctionnaires du Gouvernement de Trump ont apporté des informations, ainsi que l’Agence AP du même jour et le New York Times en septembre 2018.

Il s’agit d’un nouveau modèle de Coup d’État promu par les États Unis, exécuté par la manipulation politique et juridique de l’article 233 de la Constitution Nationale. Il se servent de l’apparente intention de « rétablir » l’ordre démocratique au Venezuela comme excuse pour imposer un gouvernement dictatorial avec une concentration de pouvoir similaire à celle de régimes tyranniques que notre région a connu au XXème siècle.

Trump transforme le Venezuela en une colonie

L’objectif final de la campagne criminelle d’agression contre notre Patrie est la mise en place d’une façade permettant aux États Unis de gouverner directement à travers leurs employés comme s’ils faisaient partie d’une compagnie pétrolière étrangère. Ces derniers sont présentés par les médias comme les représentants légitimes de l’opposition vénézuélienne, mais en vérité ce sont des représentants des États-Unis au Venezuela. La dictature qu’ils sont en train d’imposer n’existe pas dans notre Constitution et c’est un euphémisme évident pour ce que nous connaissons tous comme un changement de régime, par la même mise en œuvre appliquée en Libye en 2011, avec le Conseil National de Transitions.

Les jours qui ont précédé le Coup d’État, le Vice-président des États Unis, Mike Pence, le Secrétaire d’État Mike Pompeo, le Conseiller pour la Sécurité Nationale John Bolton et le sénateur Marco Rubio (FL-R), parmi d’autres fonctionnaires, ont menacé le peuple vénézuélien, ses institutions et ses autorités civiles et militaires de l’usage de la violence. Ils ont également fait des appels publics à un soulèvement militaire dans le but de rompre la chaîne de commandement des Forces Armées, en même temps qu’ils réitéraient que « Toutes les options sont sur la table », même l’option militaire de laquelle Trump lui-même a menacé précédemment et pour laquelle aujourd’hui même des pays européens semblent se préparer.

Trump et l’Europe pillent les richesses du peuple vénézuélien

Avec les mêmes pratiques des puissances coloniales européennes en Afrique au XIXéme siècle et des États Unis en Amérique au XXème siècle, Trump réintroduit les habitudes criminelles du vol des richesses des peuples conquis, avec le plus grand mépris du droit international.

Ces actions constituent une nouvelle preuve que c’est clairement le gouvernement des États-Unis qui représente la plus grande menace pour la paix et la stabilité en Amérique Latine et les Caraïbes. Comme il est de tradition, ils se servent du chantage et de la coercition contre d’autres États pour qu’ils reconnaissent un président marionnette et ainsi commettre le plus grand vol de l’histoire, propre d’un régime raciste et impérialiste, guidé seulement par la cupidité et la haine. Malheureusement, l’Union Européenne, suivant ses pires traditions, s’est jointe à la mise à sac et à l’aventure militaire au Venezuela, comme l’a annoncé le 30 janvier dernier le Ministre de la Défense du Portugal.

En attendant, le premier acte de la marionnette des États Unis a été de demander à ce pays d’intervenir au Venezuela. Quand a-t-on vu un citoyen qui demande une action militaire, source de tant de souffrances pour son propre peuple, lequel, de plus, veut être appelé président ? Quand a-t-on vu un citoyen qui accepte que les ressources de son propre peuple soient pillées lequel, de plus, veut être appelé résident ?

Cette même personne ne reconnaît au Venezuela que lui-même : il ne reconnaît ni le Tribunal Suprême de Justice, ni le Conseil National Électoral (la même instance par laquelle il a été élu député à l’Assemblée Nationale en 2015), ni le Procureur Général (Fiscal Général), ni le Défenseur du Peuple, ni le Contrôleur Général. Alors, le député auto-proclamé serait chef de deux pouvoirs publics, le Législatif et l’Exécutif, ce qui montre la nature dictatoriale du régime qu’il prétend imposer aujourd’hui au Venezuela. Les États Unis justifient toutes ces actions au nom de la liberté, mais leur seul intérêt est de mettre à sac les richesses de notre peuple.

En ce moment le plan d’envahir le Venezuela met en place le plus grand pillage de notre temps. Trump, avec le soutien des pays européens, est en train de s’approprier des raffineries, des locaux diplomatiques, des biens et des comptes bancaires de notre pays aux États Unis, le Royaume-Uni s’approprie nos réserves d’or, en accord avec la grande tradition de pillage de l’empire britannique. C’est le retour de la spoliation colonialiste. L’arrogance de l’élite britannique, habituée au saccage, leur permet de penser qu’ils peuvent voler l’argent de tous les vénézuéliens impunément, seulement parce qu’ ils sont devenus des associés minoritaires de la colonie vénézuélienne de Trump. Quel pays au monde peut penser que ses réserves monétaires sont en sécurité dans les banques d’un ancien empire habitué au pillage soutenu par un fanatique raciste ?

Tandis qu’il dort protégé par les marines à l’Ambassade des États Unis à Caracas, l’employé des États Unis au Venezuela appelle au soulèvement des Forces Armées et à la rébellion civile, appelle les fonctionnaires à méconnaître le principe d’autorité, confirme les représentants diplomatiques nommés par Trump auprès d’organisations multilatérales et d’autres États, tente de soudoyer par les réseaux sociaux le service extérieur vénézuélien, appelle à la confiscation des ressources financières et des actifs de l’état vénézuélien à l’étranger et acceptent le saccage de notre terre sacrée.

Un exemple est la prétendue désignation comme représentant du Venezuela à Washington de Monsieur Carlos Vecchio, qui a été nommé par le Sénateur Marco Rubio via Twitter et ensuite confirmé par l’Assemblée Nationale. Vecchio a été avocat de la compagnie pétrolière Exxon Mobil au Venezuela. C’est-à-dire qu’il est littéralement un employé des pétrolières étasuniennes au Venezuela. Il ne peut y avoir de signe plus évident d’un gouvernement colonial que celui-ci.

Du vol extérieur à la guerre pour le pillage intérieur

Vu ce que précède et les défaites internationales des États Unis, tant à l’Organisation des États Américains (OEA) qu’au Conseil de Sécurité des États Unis, il nous faut alerter sur le problème suivant : l’invasion militaire. Argumentant une prétendue « crise humanitaire » ou se fondant sur la notion discréditée de la « responsabilité de protéger », Trump veut intervenir militairement sur notre terre sacrée. Nous devons empêcher que le Venezuela devienne l’excuse pour donner à Trump la guerre qu’il cherche pour sauver sa peau comme Président. Nous ne pouvons permettre que des trafiquants de guerre assouvissent leur ambition et leur cupidité en se servant de notre peuple comme chair à canon.

Le droit international est le seul cadre pour traiter les affaires vénézuéliennes à l’extérieur.

La solution de la conjoncture que le Venezuela connaît actuellement requiert, avant toute chose, du respect des principes fondamentaux clairement établis par la Charte des Nations Unies. Il s’agit du respect de la souveraineté et de l’auto-détermination des peuples, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, le respect de nos institutions démocratiques et l’abstention de l’usage ou de la menace de la force. Nous ne demandons rien d’autre que ce que tout gouvernement exige et espère du reste de la communauté internationale. Comme ce n’est pas au Venezuela de décider sur les affaires intérieures d’autres États, aucun autre pays peut prétendre déterminer le futur de notre patrie et décider qui est le président de notre nation. C’est pourquoi nous apprécions la position digne prise par les pays frères des Caraïbes, ainsi que leurs efforts en faveur de la réduction des tensions et d’une solution politique à la conjoncture actuelle.

Le Gouvernement du président Nicolás Maduro, pour sa part, a manifesté et prouvé sa volonté de dialogue. Nos instruments sont la politique, le respect de la Loi, la rationalité et la diplomatie. Nous sommes conscients que des intérêts obscurs veulent nous mener à la guerre, comme Trump essaie de le faire, et à être l’objet d’une future invasion militaire, conformément aux appels lancés par les appareils de propagande des États Unis et d’Europe.

Nous sommes conscients de ces risques, encore plus depuis la désignation par Trump d’un criminel de guerre condamné dans son propre pays, Elliot Abrams, comme charge de la gestion de la situation vénézuélienne. Nous ne sacrifierons jamais notre souveraineté par des pressions, des chantages et des conspirations mises en œuvre de façon agressive par les pays qui encouragent ce plan de recolonisation.

Nous faisons un appel à défendre les règles du droit international, à réitérer la vigueur des objectifs et des principes de la Charte de l’Organisation des nations Unies, comme garante de la paix, de la sécurité et de la stabilité internationales. Il est de notre devoir d’arrêter la guerre de recolonisation. Le Venezuela est ferme et en paix et personne ne pourra l’isoler et le diviser. Nous sommes en plein processus de la seconde libération de notre Patrie.

Le 31 janvier 2019

Samuel MONCADA ACOSTA

Ambassadeur du Venezuela à l’ONUURL de cet article 34520
https://www.legrandsoir.info/la-guerre-de-recolonisation-de-trump-contre-le-venezuela.html

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